Points de langue

Le blog de moncorrecteur.net

En plus de la correction professionnelle de tous vos textes, je propose quelques astuces avec ce blog pour répondre aux questions que vous vous posez sur la langue française.

 

 

 

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ChatGPT, une menace pour les correcteurs professionnels ?

01/09/2023

ChatGPT, une menace pour les correcteurs professionnels ?

J’ai lu ici et là que le métier de correcteur professionnel était menacé par l’intelligence artificielle, tout comme ceux de l’écriture en général ou des artistes. C’est vrai, pourquoi payer quand on peut demander à un robot conversationnel de reprendre nos fautes d’orthographe gratuitement ou à une IA de générer la couverture de notre prochain roman ? Je me suis donc inscrit à ChatGPT pour en avoir le cœur net, et voici mon expérience.


Sommaire

Introduction
Le texte de travail, avec tout un tas de fautes
Analyse de la proposition de correction de ChatGPT
Résumé de l’analyse
Le texte corrigé à la main
Conclusion

 

 

Introduction

Tout d’abord, il faut savoir que je ne prétends pas mener une recherche exhaustive avec des méthodes scientifiques, je laisse cela aux spécialistes. Je retranscris simplement mon opinion telle que je l’ai forgée grâce à mon expérience personnelle, ponctuelle et limitée.

 

ChatGPT est un « agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle […] spécialisé dans le dialogue ». (Source : Wikipédia.) C’est un outil en ligne avec lequel des humains peuvent dialoguer par texte, et qui est capable d’entretenir une conversation, de faire des recherches pour vous, de conseiller quelqu’un, voire d’écrire des articles. (Entre autres.)


Cela étant dit, sachez que j’ai utilisé la version GPT-3.5 pour essayer de corriger un extrait de texte avec la demande : « Peux-tu corriger l’extrait suivant selon les normes orthographiques françaises traditionnelles et les normes typographiques de l’Imprimerie Nationale ? »

 

 

 

Le texte de travail, avec tout un tas de fautes

 Le texte à corriger comportait 778 caractères avec les espaces, le voici en intégralité.

(Attention, le texte ci-dessous de couleur orange est bourré de fautes ! Cascade à ne pas reproduire chez vous. D’ailleurs, ce qui est écrit est faux, je n’ai aucun talent en peinture, je n’ose imaginer le massacre si je m’attaquais à des figurines.)

 

J’adore peindre des figurines du Seigneur des Anneaux! Quand on regarde ma collection, on s’exclame souvent sur “les heures et les heures qu’ont nécessité ce travail d’orfevre.” Je me suis inspirer des illustrations d’Alan lee pour les couleurs et le travail sur les textures. Par exemple pour les arbres ors et jaunes de Fendeval, trouvés chez cet artiste qui a commencé sa carrière dès 1897. J’aime particulièrement peindre troupes d’aventuriers, comme dans Le Hobbit. C’est une expérience a essayer ! Mais imaginez le boulot sur les détails quand on s’occupe d’une dizaine de petits êtres à la tête desquelles se trouve gandalf, bien plus grand. La fièvre du Seigneur des Anneaux n’est pas prête de retomber, comme à l’époque où on achetait nos badges « Gandalf président ! ». 

 

 

Analyse de la proposition de correction de ChatGPT

Voici l’analyse que je fais de la proposition de l’IA (proposition signalée avec le texte en rouge ci-dessous), phrase par phrase. Sans rien divulgâcher, il reste un paquet d’erreurs. Je précise que l’outil m’a répondu d’un bloc, mais que j’ai scindé ici son texte pour insérer mes commentaires afin de fluidifier la lecture.

 

  

J’adore peindre des figurines du Seigneur des Anneaux !

 

Dans cette première phrase, l’outil a bien repéré qu’il manquait une espace entre le titre et le point d’exclamation, mais il a mis une espace sécable, et non une fine. Je vous invite à consulter cet article pour en apprendre plus sur les espaces, mais sachez qu’avec une espace sécable ici, on risque de se retrouver avec le point d’exclamation en tête de ligne lors de la mise en page finale. De plus, il n’a pas passé le titre en italique. Niveau typographie, la première phrase prouve que le compte n’est pas bon ! Je lui ai donc demandé de revoir la typographie, et il a été capable de passer les titres en italique pour l’extrait entier. J’ai dû ensuite demander explicitement qu’il ajoute les espaces insécables et fines aux bons endroits, ce qu’il est parvenu à faire. Mais quel auteur ou autrice irait itérer ainsi pour obtenir ce résultat ?

 

Continuons l’analyse.

 


Quand on regarde ma collection, on s’exclame souvent sur « les heures et les heures qu’ont nécessité ce travail d’orfèvre ».

 

Dans cette deuxième phrase, ChatGPT a correctement remplacé les guillemets anglais par des guillemets français et ajouté l’accent à orfèvre. De plus, il a repositionné le point à l’extérieur des guillemets, c’est satisfaisant ! Mais il a laissé des erreurs grossières, le verbe n’est pas conjugué à la bonne personne et le participe passé n’est pas bien accordé (il fallait écrire « … les heures qu’a nécessitées ce travail… »).  

 


Je me suis inspiré des illustrations d’Alan Lee pour les couleurs et le travail sur les textures.

 

L’outil a bien corrigé la troisième phrase, assez simple, et ajouté la majuscule au nom propre.

 


Par exemple, pour les arbres d’or et de jaune de Fendeval, trouvés chez cet artiste qui a commencé sa carrière dès 1897.

 

La quatrième phrase est très intéressante, car l’IA prend la liberté de modifier le texte pour éviter le problème d’accord des couleurs. Elle aurait dû écrire « … pour les arbres or et jaune… » (Or reste toujours invariable en tant qu’adjectif de couleur, et, dans ce contexte, jaune aussi, parce que chaque arbre contient de l’or et du jaune dans l’illustration en question.) Fendeval a été passé en italique quand j’ai demandé de revoir la typographie, mais c’est le nom d’un lieu dans les livres, il fallait le laisser en romain. De plus, l’outil n’a pas tiqué sur l’année 1897. Alan Lee est né en 1947, il a commencé sa carrière d’illustrateur dans les années 1970. ChatGPT n’a pas su vérifier la cohérence des informations données.

 


J’aime particulièrement peindre des troupes d’aventuriers, comme dans Le Hobbit. C’est une expérience à essayer !

 

Ces phrases, la cinquième et la sixième, sont bien corrigées (sauf le titre, passé en italique uniquement après ma deuxième demande). L’outil a ajouté le mot manquant et remplacé a par à.

 


Mais imaginez le travail sur les détails quand on s’occupe d’une dizaine de petits êtres à la tête desquels se trouve Gandalf, bien plus grand.

 

Cette septième phrase est également intéressante. L’IA a bien corrigé desquelles pour desquels et elle a ajouté la majuscule au nom propre. Mais elle a remplacé boulot par travail. En clair, elle a pris la liberté de modifier mon niveau de langue alors que je ne lui avais rien demandé. Une erreur impardonnable pour un ou une spécialiste de la correction, car qui la commettrait déposséderait la personne qui écrit de son œuvre. 

 


La fièvre du Seigneur des Anneaux n’est pas prête à retomber, comme à l’époque où on achetait nos badges « Gandalf président ! ».

 

Dans cette dernière phrase, même problème pour le titre qui n’a pas été passé en italique du premier coup. J’aurais également préféré « près de retomber » plutôt que « prête à retomber ». L’outil a, de plus, laissé le point final à l’extérieur du guillemet fermant alors qu’il y a un point d’exclamation à l’intérieur. C’est une séquence qui n’est pas tolérée par les normes de l’Imprimerie Nationale (ce point est sujet à débat, mais étant donné que j’avais donné pour instruction de suivre les recommandations de l’Imprimerie Nationale, force est de constater que le test n’est pas réussi). ChatGPT a pu corriger cela quand j’ai pointé le souci du doigt dans une demande supplémentaire. 

Mais qui irait prendre par la main l’outil afin de l’accompagner pour rectifier chaque omission ?

 


Résumé de l’analyse

J’ai pu tirer un texte presque satisfaisant de ChatGPT, mais seulement après avoir formulé cinq demandes supplémentaires pour corriger des points spécifiques. De plus, malgré mes indications, l’outil n’a pas du tout été en mesure de revoir la deuxième phrase, ni de comprendre l’incohérence sur la date, ni d’enlever l’italique à Fendeval. 

 

ChatGPT sait maintenant gérer les règles typographiques françaises, mais uniquement si on lui en fait la demande et qu’on lui tient la main pour ses erreurs. Mais l’outil est incapable de corriger une phrase complexe (notamment les accords de participes passés dans un contexte où l’auxiliaire avoir est utilisé, ce que j’ai pu vérifier avec d’autres essais), et il ne comprend pas de quoi l’on parle : il ne voit pas les incohérences. 


Enfin, il prend des libertés avec le texte pour éviter les difficultés et pour remplacer certains mots. Ce point est peut-être le plus grave. Aucun correcteur professionnel digne de ce nom ne se permettrait de déposséder l’auteur ou l’autrice de son œuvre : si l’on pense que quelque chose cloche, on écrit un commentaire, on en discute. On échange. Voilà peut-être une tâche dont l’IA n’est pas capable.

 

J’ai également tenté de faire corriger le texte à Bard, l’IA de Google. Le résultat a été catastrophique : l’outil prend encore plus de libertés, n’applique pas les normes typographiques françaises et laisse la plupart des erreurs grossières.

 


Le texte corrigé à la main

Voici la correction manuelle que je propose pour l’extrait. (Veuillez noter que les espaces insécables ne sont pas gérées par le traitement de texte de ce blog, ce qui pourrait générer quelques décalages avec les points d’exclamation et les guillemets en fonction de votre affichage. N’hésitez pas à consulter mon article sur le sujet pour en savoir plus !)

 

J’adore peindre des figurines du Seigneur des Anneaux ! Quand on regarde ma collection, on s’exclame souvent sur « les heures et les heures qu’a nécessitées ce travail d’orfèvre ». Je me suis inspiré des illustrations d’Alan Lee pour les couleurs et le travail sur les textures. Par exemple pour les arbres or et jaune de Fendeval, trouvés chez cet artiste qui a commencé sa carrière dans les années 1970. J’aime particulièrement peindre des troupes d’aventuriers, comme dans Le Hobbit. C’est une expérience à essayer ! Mais imaginez le boulot sur les détails quand on s’occupe d’une dizaine de petits êtres à la tête desquels se trouve Gandalf, bien plus grand. La fièvre du Seigneur des Anneaux n’est pas près de retomber, comme à l’époque où on achetait nos badges « Gandalf président ! »

 

 

Conclusion

ChatGPT est donc un outil qui peut avoir son utilité, mais la question est de savoir pour qui. 

 

Les correcteurs et correctrices corrigent un texte bien plus vite et efficacement que ça, sans avoir à prendre par la main un enfant-IA qui s’excuse et revoit péniblement ses erreurs une à une (en en oubliant un certain nombre, et pas des moindres).

 

Les auteurs et autrices n’ont pas le temps ni forcément les compétences pour vérifier la qualité de la correction, notamment pour la typographie qui est une discipline à part entière. Ils ne pourront pas avoir l’assurance qu’il n’y a pas de fautes, pas d’incohérences, à cause des omissions et libertés prises par l’outil. Enfin, ils n’ont certainement pas envie que leur texte soit modifié de façon arbitraire. Le remplacement du mot boulot par travail est un exemple ridicule de lissage d’une œuvre, qui conduirait immanquablement à une uniformisation des textes en les tirant vers le bas, vers un monde sans saveur, s’il était appliqué à l’ensemble de la production littéraire. 

 

Je suis sûr que vous savez d’ores et déjà reconnaître un article généré par IA, de ceux qui inondent les sites pour susciter du clic. Qui veut des créations fadasses comme celles-là ?

 

Je suis certain que l’IA va continuer ses progrès à la vitesse de l’éclair et qu’elle sera un jour ou l’autre capable de corriger un texte du premier coup. Mais n’oublions pas les biais avec lesquels elle est conçue : ils sont reproduits et amplifiés, ce qui étrangle la créativité. (Et renforce les stéréotypes, ce qui est un autre sujet à part entière.) 

Je doute qu’elle devienne un outil fiable pour la correction professionnelle d’œuvres littéraires. Ce n’est d’ailleurs pas l’usage qui lui est destiné, il y a un tas de domaines pour lesquels l’intelligence artificielle saura se rendre utile. Chez les littéraires, tout au plus servira-t-elle de plume aux « créateurs de contenu » qui cherchent à optimiser leur référencement (jusqu’à ce que ce modèle économique déjà obsolète finisse par s’effondrer).

Les compléments de mesure

08/06/2023

Les compléments de mesure

Je ne regrette pas d’avoir dépensé les sept euros que m’a coûté ce livre.


Voilà une autre règle peu connue, et qui est source d’erreurs à la fois pour les personnes qui écrivent et pour celles qui lisent. Les premières parce qu’elles ont tendance à oublier l’existence de cette règle, les secondes parce qu’elles peuvent pointer une erreur du doigt quand il n’y en a pas !


Aujourd’hui, je reviens sur les règles à appliquer quand on a affaire à un complément de mesure et je vous propose quelques astuces pour les distinguer du complément d’objet direct.

 

 

Sommaire


Les points communs entre le complément d’objet direct et le complément de mesure.
Le complément de mesure n’est pas un complément d’objet direct.
Quelques éléments à garder en tête
.

En résumé

Sources

 

 

1. Les points communs entre le complément d’objet direct et le complément de mesure

Le complément d’objet direct, ou COD, est un complément essentiel du verbe qui se construit directement. 
En clair, il ne peut pas être supprimé ni déplacé sans changer le sens de la phrase, la rendre incomplète ou en détruire la syntaxe, et il ne demande aucune préposition (à l’inverse du complément d’objet indirect).

Vous le connaissez, c’est ce mot qui répond à la question qui ? ou quoi ? et qui est si important pour accorder les participes passés.

 

Elle aime les pâtes.


Ici, les pâtes est COD, on ne peut pas le supprimer ni le déplacer.

 

Le complément de mesure, lui aussi, est un complément essentiel du verbe qui se construit directement.

 

Cette machine à laver pèse soixante kilos.


Ici, soixante kilos est complément de mesure.

 

Difficile de les distinguer, et puis, à quoi bon s’ils sont si semblables ? Eh bien, figurez-vous qu’il y a des raisons de se poser la question si l’on veut éviter les fautes.

 


2. Le complément de mesure n’est pas un complément d’objet direct

Reprenons les exemples précédents en modifiant un peu les phrases.

 

Les pâtes qu’elle a aimées.


Les soixante kilos qu’a pesé la machine à laver.


Remarquez comment aimées s’accorde alors que pesé reste invariable.

Un complément de mesure n’est pas un COD, voilà pourquoi.

La différence fondamentale est que le complément de mesure n’exprime pas la même chose qu’un COD, il répond à la question combien ? ou combien de temps ? 


Elle a aimé quoi ? Les pâtes. 
La machine à laver a pesé combien ? Soixante kilos.


Étant donné que les compléments de mesure ne sont pas des COD, les règles d’accord qui concernent ces derniers ne s’appliquent pas, ce qui explique l’invariabilité du participe passé.

 

Le Bescherelle et les guides d’Antidote donnent l’astuce suivante pour s’y retrouver : il faut essayer de tourner la phrase à la voix passive. Si c’est possible, alors vous avez affaire à un COD, si c’est impossible, c’est un complément de mesure.


Les pâtes ont été aimées par elle. 


La transition est possible, c’est bien un COD.

 

 

*Les soixante kilos ont été pesés par la machine à laver.*


La transition est impossible, il s’agit d’un complément de mesure.

 

Retenez qu'un complément de mesure ne peut pas être le sujet d'une phrase à la voix passive.

 

 

3. Quelques éléments à garder en tête

A) L’expression d’une mesure est une caractéristique essentielle du complément de mesure. (Logique, n’est-ce pas ?)

Le complément de mesure, comme son nom l’indique, mesure quelque chose. Il faut donc réfléchir au sens de la phrase et à ce qu’elle exprime.

S’il s’agit d’une durée, d’un prix, d’une distance, d’un poids… c’est plutôt d’un complément de mesure qu’il s’agit ! 


Le piège est de penser qu’un complément de mesure ne peut exister qu’avec un nombre. Pourtant, la règle est valable qu’il y ait un nombre ou pas.

 

Les cinq bouteilles d’eau que j’ai bues quand il faisait 40 °C me restent sur l’estomac.


Ici, bien qu’il y ait un nombre exprimé, il ne s’agit pas d’une mesure. J’ai bu quoi ? Les cinq bouteilles d’eau. Il s’agit d’un COD (d’ailleurs, vous pouvez passer la phrase à la voix passive), le participe passé de boire s’accorde.

 

 

Les heures que j’ai attendu chez le médecin sont innombrables.


Remarquez que la réponse à combien de temps ? n’est pas explicitement donnée, mais qu’on parle bien d’une durée ici – autrement dit, d’une mesure de temps.

*J’ai attendu quoi ?* Non, ce n’est pas vraiment ce qui est dit, il ne s’agit pas d’attendre les heures. 
On cherche plutôt à montrer à quel point l’attente a été longue, c’est une durée. Ici, vous pouvez remplacer que par « pendant lesquelles », c’est le meilleur moyen de s’assurer que c’est bien une mesure de temps qui est exprimée.
Les heures est complément de mesure et le participe passé du verbe reste invariable, car il n’a pas de COD. On pourrait dire que « j’ai attendu le médecin pendant des heures ».

 

 

B) Le verbe vivre
Le verbe vivre dans le sens de demeurer, ainsi que les autres qui véhiculent la même idée comme séjourner, peuvent exprimer une durée s’ils sont au sens propre ou bien un ressenti, quelque chose de plus abstrait, si l’on prend le sens figuré. Il faut à nouveau se tourner vers l’idée que véhicule la phrase pour trancher, voire connaître les intentions de l’auteur.

 

Les années qu’il a vécu à Rouen, il a beaucoup étudié.


Cette phrase exprime une durée – on peut remplacer qu’ par pendant lesquelles –, c’est bien un complément de mesure. Le participe passé de voir est invariable.

 

 

Les cinq semaines qu’il a vécues furent éprouvantes.


Ici, vivre exprime un ressenti, c’est le sens figuré qui est utilisé. Il a vécu quoi ? Cinq semaines (qui furent éprouvantes). Nous avons bien un COD placé avant le verbe, le participe passé s’accorde.

 

Je tenais à donner ces quelques exemples pour montrer qu’il n’y a pas de solution toute faite et que, comme souvent en français, c’est le sens qui détermine tout.

Prenez le temps de réfléchir à ce qu’expriment les phrases qui posent problème, et vous trouverez comment accorder ces satanés participes passés. 

 

 

4. En résumé

Le complément de mesure est un complément essentiel du verbe qui se construit directement. Il exprime une mesure (poids, durée, distance, prix…) et répond à la question combien ? ou combien de temps ? 


Ce n’est pas un complément d’objet direct, les règles d’accord du participe passé qui y sont relatives ne sont donc pas appliquées.


En cas de doute après avoir répondu à la question combien ? ou combien de temps ?, pour déterminer qu’il s’agit d’un complément de mesure, le mieux est selon moi de se pencher sur le sens de la phrase, ce qu’elle exprime réellement, afin de trancher.

 


Sources

CLAEREBOUT, M.-F., Optimiser son score au certificat Voltaire, Paris, PUF, 2019.


LAURENT, N., DELAUNAY, B., Bescherelle, la grammaire pour tous, Paris, Hatier, 2019.


« Participe passé et faux COD », Guide de grammaire, Antidote 11, version 2.1 [Logiciel], Montréal, Druide informatique, 2022.

Accorder ou non « le » dans les comparaisons de type « le plus » ou « le moins »

12/05/2023

Accorder ou non « le » dans les comparaisons de type « le plus » ou « le moins »

Aujourd’hui, je vous propose un point rapide sur une règle méconnue, donc peu appliquée, et qui suscite régulièrement des interrogations quand je corrige. Je vous parle de la variabilité ou non des locutions comparatives du type le plus ou le moins.

 

 

Sommaire

On compare plusieurs personnes ou choses.
On ne compare pas plusieurs personnes ou choses.
En résumé
Sources

 

 

1. On compare plusieurs personnes ou choses.

 

Cette voiture est la plus récente.

 

Dans cette phrase, la plus détermine l’adjectif récente. C’est en fait une comparaison entre plusieurs voitures, et c’est celle que l’on désigne qui est la plus récente de toutes.

Notez comment le plus est devenue la plus : le déterminant s’est accordé avec le nom féminin voiture. C’est le cas quand on compare plusieurs éléments distincts.

 


2. On ne compare pas plusieurs personnes ou choses.

 

Je descends de vélo lorsque la côte est le plus raide.

 

Avec cet exemple, le plus détermine l’adjectif raide. Le déterminant ne s’est pas accordé avec la côte, qui est pourtant un nom féminin. Il faut examiner le sens de la phrase pour comprendre : nous ne comparons pas ici plusieurs côtes, nous constatons que c’est à un endroit donné qu’elle est plus raide. C’est à cet endroit que la côte est raide au plus haut degré.

 


C’est à minuit que la lune est le plus belle.

 

Dans cet exemple, nous ne comparons pas plusieurs lunes, mais plusieurs « degrés de beauté » d’une même lune. Ici, la lune est « extrêmement » belle à un instant T, et non pas plus belle que les autres lunes. Le déterminant ne s’accorde pas, mais notez comment l’adjectif belle, lui, s’accorde.

 


3. En résumé

Avec les locutions comparatives le plus, le moins, etc., lorsque l’on compare plusieurs personnes ou choses, le déterminant le est variable.

 

Le matin, elle est la plus attentive. 
(Parmi toutes les personnes présentes le matin, c’est elle qui fait preuve de plus d’attention.)

 


Mais lorsque l’on compare plusieurs degrés de quelque chose en rapport à un seul objet ou une seule personne, alors le reste invariable.

 

Le matin, elle est le plus attentive. 
(C’est le matin qu’elle est au meilleur de sa forme.)

 

 

Sources

« Accord avec le dans les comparaisons avec le plus, le mieux, le moins », Office québécois de la langue française, disponible sur https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/22465/la-syntaxe/la-comparaison/accord-de-le-dans-les-comparaisons-avec-le-plus-le-mieux-le-moins, consulté le 3 avril 2023.


« La ou le plus expressive », Guide de grammaire, Antidote 11, version 3.1.1. [Logiciel], Montréal, Druide informatique, 2022.

Comment écrire des dialogues (typographie) ?

14/04/2023

Comment écrire des dialogues (typographie) ?

Lorsque je corrige, je chasse non seulement les fautes, mais aussi les erreurs typographiques et les incohérences. Bien souvent, j’en retrouve dans les dialogues, car l’auteur ou l’autrice n’a pas défini les règles à suivre en amont. 


Pour vous éviter de vous emmêler les pinceaux, je vous propose avec cet article non pas un panorama des différents moyens de présenter vos répliques, mais plutôt celui que je préfère, que je trouve le meilleur.

Suivez ces quelques règles et vous disposerez d’une boîte à outils polyvalente qui vous assurera d’écrire des dialogues propres et cohérents.

 

Cet article parle notamment de retour à la ligne, avec des exemples, c’est pourquoi je vous conseille de le lire sur un écran d’ordinateur, et non un téléphone.

 

 

Sommaire

Qu’est-ce qu’un dialogue ?
Guillemets et dialogues
L’enchaînement des répliques
Les incises
La ponctuation des incises
En résumé
Sources

 

 

1. Qu’est-ce qu’un dialogue ?

Le Robert définit le dialogue comme un « ensemble des paroles qu’échangent les personnages d’une pièce de théâtre, d’un film, d’un récit ; manière dont l’auteur fait parler ses personnages ». 


Ce sont donc des paroles rapportées, des citations. Je vous invite à lire cet article qui reprend les règles à appliquer pour utiliser correctement les citations, car elles s’appliquent aux dialogues.


Maintenant que nous sommes à jour sur les notions élémentaires, continuons.

 

 

2. Guillemets et dialogues

Je préfère quasi systématiquement utiliser les règles typographiques dites traditionnelles pour les dialogues, à savoir les composer entre guillemets, comme les citations qu’ils sont. 


Vous prendrez soin de faire précéder la première réplique par un guillemet français ouvrant (et l’espace insécable ou fine qui le suit) et d’ajouter un guillemet fermant (et l’espace insécable ou fine) après la dernière réplique.


Je sais que la mode est de se passer des guillemets, mais je persiste à penser que prendre la peine de les utiliser permet une grande souplesse dans l’écriture et d’éviter les ambiguïtés ; j’y reviendrai.

 

 

3. L’enchaînement des répliques

Sauf exception, chaque réplique est précédée d’un alinéa (retour à la ligne volontaire) et d’un tiret cadratin (l’espace entre le tiret et la réplique doit être insécable ou fine).

Sur Mac, vous pouvez insérer un tiret cadratin en maintenant la touche option et en appuyant sur la touche -.

Si vous utilisez Windows, utilisez la combinaison suivante : alt + maj + -. 


Autrement dit, revenez à la ligne à chaque changement d’interlocuteur et utilisez un tiret cadratin. (Le demi-cadratin est parfois utilisé.)

Seules les répliques qui s’ouvrent avec un guillemet sont dispensées de tiret. 


J’insiste aussi sur l’espace insécable : il vous permet d’éviter les très inélégants décalages et mauvais alignements des répliques qu’engendrent les espaces justifiantes. (Je retrouve souvent ce type d’oubli, même dans les livres publiés par de grandes maisons d’édition, notamment numériques. Ne faites pas comme elles, ajoutez une espace insécable.)
Pour plus d’infos sur les espaces et leurs utilisations, je vous renvoie à cet article.

 

 

« Voici un exemple de dialogue.

— Mais, à qui parles-tu ? »

 

Vous constatez ici que la séquence de dialogue est délimitée par des guillemets, et que le changement d’interlocuteur est marqué par un retour à la ligne (alinéa) et un tiret cadratin. La première réplique n’est pas précédée d’un tiret, car elle est ouverte par le premier guillemet.

 

 

4. Les incises

Une incise est une « proposition généralement courte, tantôt insérée dans le corps de la phrase, tantôt rejetée à la fin, pour indiquer qu’on rapporte les paroles de quelqu’un ou pour exprimer une sorte de parenthèse » (Le Robert). 

 

A) Les incises courtes

Si l’incise est courte et ne termine pas la séquence de dialogue, inutile de fermer les guillemets.


« Je vous assure que c’est pour votre bien, essaya-t-elle, faites-moi confiance.
— Vous nous prenez pour des idiots ! siffla-t-il en réponse. Personne n’est dupe, vous n’offrez de cadeaux qu’à vos amis.
— Vous n’y connaissez rien », affirma-t-elle, péremptoire.


(Dans la pratique, évitez d’utiliser une incise à chaque réplique, ça alourdit le style comme vous pouvez le constater avec ce bref échange.) 

 

Dans cet exemple, vous notez que je n’ai pas fermé les guillemets à chaque incise, mais seulement à la fin du dialogue. La dernière proposition incise se place après la fin de l’échange, elle est la seule exclue des guillemets. 
D’ailleurs, on remarque tout de suite le bénéfice des guillemets : il n’y a pas d’ambiguïté sur « péremptoire ». On comprend que le mot appartient à l’incise et non à une réplique, même si cette incise comprend une virgule, car le guillemet fermant est placé avant. 


J’ajoute que les incises dont le début est fondu dans une réplique voient leur sujet inversé ; vous savez, le fameux « dit-il ».

 

B) Les incises longues

Si l’incise est longue, vous pouvez fermer les guillemets et les rouvrir un peu plus loin au besoin. Cela permet d’introduire de nombreuses nuances au sein d’une même réplique ou entre deux.


« Je vous assure que c’est pour votre bien », soupira-t-elle d’une voix mielleuse, mais ferme ; ses yeux trahissaient pourtant un certain manque de conviction. « Faites-moi confiance.
— Vous nous prenez pour des idiots ! Personne n’est dupe, vous n’offrez de cadeaux qu’à vos amis. » Il en avait vu, des menteurs, mais rarement avec un tel aplomb ; le voilà en rogne.
« Vous n’y connaissez rien », affirma-t-elle, péremptoire.

 
Ici, je ferme les guillemets avant la première incise longue, et, sans retourner à la ligne, je poursuis la réplique en utilisant un guillemet ouvrant. On comprend ainsi que c’est la même personne qui parle. Le retour à la ligne avec le tiret cadratin ne se fait qu’au changement d’interlocuteur.
Après la deuxième incise, qui est placée en fin de réplique, les guillemets ne sont rouverts qu’après le retour à la ligne qui marque le changement d’interlocuteur (le tiret est inutile ici, puisque la dernière réplique est encadrée de guillemets et qu’à l’intérieur de ces guillemets, c’est un même personnage qui parle).

 

 

Bien sûr, le même degré de précision est possible sans les guillemets, mais jugez vous-mêmes :


— Je vous assure que c’est pour votre bien.
Ses yeux trahissaient un certain manque de conviction, mais sa voix mielleuse resta ferme.
— Faites-moi confiance.
— Vous nous prenez pour des idiots ! Personne n’est dupe, vous n’offrez de cadeaux qu’à vos amis.
Il en avait vu, des menteurs, mais rarement avec un tel aplomb ; le voilà en rogne.
— Vous n’y connaissez rien, affirma-t-elle, péremptoire.


Vous constatez dans cette version qu’un même texte prend plus de place, puisqu’il faut retourner à la ligne pour introduire les incises longues afin qu’elles ne nuisent pas à la clarté des répliques. Sur un échange, on ne gagne qu’une seule ligne, mais à l’échelle d’un manuscrit entier, ça fait une belle différence. À une époque où les coûts d’impression s’envolent, ce n’est pas anodin et ça ne fait pas de mal d’avoir l’esprit un peu pratique.


De plus, pas facile de s’y retrouver immédiatement. Les deux premières répliques sont dites par le même personnage, mais seul le contexte nous permet de comprendre, pas la typographie.

Cela nuit donc à la clarté et à la fluidité de la lecture, sauf à ajouter une incise supplémentaire pour préciser qui parle ; dans ce cas, bonjour les lourdeurs. (Un comble quand on sait que les guillemets sont réputés lourds : je trouve qu’au contraire ils permettent plus de légèreté.) 


Enfin, pour l’incise courte qui termine ce dialogue, c’est encore une fois le contexte, et non la typographie, qui permet de déterminer si « péremptoire » est une réplique ou non. Voilà de quoi sortir les lecteurs et lectrices du livre.

 

 

Vous l’aurez compris, je préfère largement la version avec les guillemets : plus compacte, plus précise, elle élimine toutes les ambiguïtés et permet une lecture fluide, notamment pour les incises.

Mais l’auteur ou l’autrice reste libre d’utiliser n’importe quelle méthode, il s’agit simplement de rester cohérent.

 

 

5. La ponctuation des incises

A) Les incises courtes
Les propositions incises courtes sont généralement introduites par une virgule. 


Si la réplique reprend après, l’incise est suivie d’une virgule et il n’y a pas de majuscule car la phrase n’a pas été interrompue.


« Je vous assure que c’est pour votre bien, essaya-t-elle, faites-moi confiance. »

 

 

Si la proposition incise courte termine une phrase, elle est introduite également par une virgule, mais se termine par un point. La phrase suivante commence donc par une majuscule.


« Je vous assure que c’est pour votre bien, essaya-t-elle. Faites-moi confiance. »

 

 

Pour une réplique qui se termine par un point d’exclamation ou d’interrogation, n’ajoutez pas de virgule pour introduire l’incise et terminez-la par un point.


« Vous nous prenez pour des idiots ! siffla-t-il en réponse.
— Vous n’y connaissez rien. »

 


Si la séquence de dialogue se termine, l’incise est à l’extérieur des guillemets, ce qui ne change rien aux règles à appliquer.

 

« C’est pour votre bien », essaya-t-elle.

 

 


B) Les incises longues
Dans le cas d’une incise longue pour laquelle vous avez fermé les guillemets, le principe reste le même. 


Retenez que, comme pour les citations, il s’agit de réfléchir à quoi se rapporte la ponctuation.

Ainsi, vous placez la virgule qui introduit l’incise à l’extérieur des guillemets car elle n’appartient pas à la réplique.


« Je vous assure que c’est pour votre bien », soupira-t-elle d’une voix mielleuse, mais ferme ; ses yeux trahissaient pourtant un certain manque de conviction. « Faites-moi confiance. »

 

 

Mais vous intégrez le point d’interrogation ou d’exclamation à la réplique, s’il permet au personnage de donner le ton.


« Vous nous prenez pour des idiots ! » siffla-t-il en réponse alors que son interlocutrice levait les yeux au ciel. « Personne n’est dupe. »

 

 

6. En résumé

Je conseille de composer les dialogues entre guillemets, ce qui permet flexibilité et précision.


À chaque changement d’interlocuteur, retournez à la ligne et commencez la réplique par un tiret cadratin et une espace insécable ou fine.


Les propositions incises sont introduites par des virgules, sauf si la réplique précédente se conclut par un point, un point d’exclamation ou un point d’interrogation. Elles n’interrompent pas les guillemets si elles sont courtes, mais vous pouvez fermer les guillemets et les rouvrir plus loin dans la même réplique si les incises sont longues.

 

 

Sources

LACROUX, Jean-Pierre, Orthotypographie, sous licence creative commons qu’on peut consulter sur http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/, 2007.


Le Petit Robert de la langue française 2023, Paris, Le Robert, 2022.



« Typographie du dialogue », Guide de typographie, Antidote 11, version 3.1.1 [Logiciel], Montréal, Druide informatique, 2022.

Accorder un verbe avec un nom collectif

10/03/2023

Accorder un verbe avec un nom collectif

J’évoquais le cas des sujets complexes dans mon article à propos de plus d’un·e, que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

Aujourd’hui, je m’intéresse aux sujets qui comprennent un nom collectif, c’est-à-dire un nom qui peut être au singulier tout en exprimant une idée de pluralité. 

 

 

Sommaire


Le nom collectif employé seul


Le nom collectif avec un complément


La plupart

En résumé


Sources

 

 

1. Nom collectif seul

Pour y voir plus clair, prenons quelques exemples de noms collectifs : une foule, une multitude, un ensemble, la totalité, une série, une équipe… Vous avez le choix !

Maintenant, voyons comment on accorde un verbe quand un de ces mots est utilisé seul comme sujet.

 

Le groupe assura une première partie mémorable.


Ici, le sujet le groupe représente plusieurs musiciens, mais le verbe assurer est conjugué au singulier.

 

 

Les troupes encerclèrent même les manifestants pacifiques.


Dans ce deuxième exemple, le sujet les troupes est au pluriel, tout comme le verbe.

 

 

Le verbe s’accorde donc avec le nom collectif sujet employé seul, que celui-ci soit au singulier ou au pluriel.

 

 

2. Nom collectif avec un complément

Si le nom collectif et son complément sont tous les deux au pluriel ou tous les deux au singulier, on accorde bien entendu le verbe avec le nombre du sujet et de son complément.


Des hordes de syndicalistes appelèrent à la grève générale.

 


Le nom collectif sujet peut être suivi d’un complément de nombre différent (le plus souvent, un nom collectif au singulier et un complément au pluriel).


Une armée de manifestants défilèrent pour lutter contre la destruction de notre système social.


Avec cet exemple, j’insiste sur l’idée de pluralité en accordant le verbe avec le complément manifestants.

 

 

Le groupuscule d’hypocrites hésita à faire passer la loi en force.


Ici, j’insiste sur l’idée d’unité, de tout, en accordant le verbe non pas avec le complément, mais avec le nom collectif groupuscule.

 

 

Dans le cas d’un nom collectif singulier suivi d’un complément au pluriel, on peut accorder le verbe au singulier ou au pluriel en fonction de ce sur quoi on veut insister.

 

 

Les guides de grammaire du logiciel Antidote précisent qu’il est plus courant d’utiliser le pluriel pour un nom collectif introduit par un article indéfini (un, une) et que le singulier est préférable pour un nom collectif introduit par un déterminant défini, démonstratif ou possessif.

 

 

3. La plupart

Quand le nom collectif la plupart est employé sans complément, le verbe s’accorde au pluriel.


La plupart s’abstiennent.

 

 

Si la plupart est suivi d’un complément, le verbe s’accorde avec ce dernier. (Mais le singulier est très rare.)


La plupart des manifestants ont plus d’une raison de défiler.
La plupart du monde présent a plus d’une raison de défiler.

 

 

4. En résumé

Le verbe s’accorde avec le nom collectif employé seul.


Le verbe s’accorde avec le nom collectif qui a un complément pluriel pour insister sur l’idée de globalité, de tout.


Le verbe s’accorde avec le complément pluriel d’un nom collectif pour insister sur l’idée de multitude, de pluralité.


Le nom collectif la plupart est presque toujours suivi d’un verbe au pluriel, même s’il n’a pas de complément.

 

 

Sources

LAURENT, N., DELAUNAY, B., Bescherelle, la grammaire pour tous, Paris, Hatier, 2019.



« Accord avec le sujet », Guide de grammaire, Antidote 11, version 3.1.1 [Logiciel], Montréal, Druide informatique, 2022.

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