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Travailler son style littéraire avec un correcteur professionnel

30/09/2024

Travailler son style littéraire avec un correcteur professionnel

Améliorer le style de son texte n’est pas toujours facile, l’œil d’un correcteur professionnel peut vous aider à identifier des axes d’amélioration pour votre manuscrit tout en proposant des suggestions de reformulation personnalisées. C’est l’objet de mon option style que je présente dans cet article, en complément de la correction approfondie. Découvrez l’apport de cette prestation et pour quel coût.

Dans mon dernier article (disponible en cliquant ici), je vous montrais la valeur ajoutée de la correction approfondie professionnelle par rapport à une simple relecture, et je mentionnais notamment le travail optionnel sur le style du texte. Aujourd’hui, je reviens un peu plus en détail sur cette notion de style pour vous permettre de comprendre l’intérêt spécifique de cette prestation complémentaire et ce que le manuscrit y gagne au final.

 

Sommaire

Qu’est-ce que le style ?

En quoi consiste mon travail sur le style en tant que correcteur ?

À qui s’adresse l’option style ?

En résumé, les avantages et inconvénients du travail sur le style réalisé par un correcteur professionnel indépendant.

Combien coûte l’option style ?

Référence

 

 


1. Qu’est-ce que le style ?
Le mot propose une ribambelle de définitions qui s’étendent depuis des outils antiques jusqu’à nos façons d’être. Celle qui nous intéresse aujourd’hui concerne bien évidemment l’écriture, et les définitions du Robert me semblent pertinentes :

« 1. Part de l’expression (notamment écrite) qui est laissée à la liberté de chacun, n’est pas directement imposée par les normes, les règles de l’usage, de la langue » et : « 2. Manière d’écrire présentant des qualités artistiques. »


Ces définitions nous éclairent déjà sur la raison qui me pousse à proposer cette prestation de travail sur le style en option uniquement, sans l’inclure dans la correction approfondie de base : la liberté à l’extérieur des normes de la langue et le côté artistique sont par essence subjectifs, propres à chacun. Le style dépend de ce que l’auteur ou l’autrice veut véhiculer (comme émotions, comme message, etc.) et de quelle manière. C’est en quelque sorte sa « patte », sa signature caractéristique.


On reconnaît par exemple du Tolkien grâce à la richesse du vocabulaire employé, à ses descriptions saisissantes, à la complexité de ses phrases qui confèrent une musique au texte ou encore au côté épique (et cela peut varier, voyez les différences entre le Hobbit et le Silmarillion : le style dépend aussi de qui va lire le texte). On reconnaît du Terry Pratchett pour la fluidité ininterrompue de ses récits, l’absence de chapitres, les jeux de mots, la drôlerie intelligente de l’humour et les emplois typographiques peu conventionnels. Tous ces éléments sont à l’extérieur des règles et relèvent de choix de ces auteurs. C’est leur style.

 

 

 

2. En quoi consiste mon travail sur le style en tant que correcteur ?
C’est une prestation complémentaire de la correction approfondie (je dois déjà corriger le texte pour pouvoir le retravailler, tout comme on ne construit pas une maison sur de mauvaises fondations) qui vise à comprendre les qualités et les défauts d’un texte afin de proposer de nombreuses suggestions de modification en marge du document. 


Si je parle de qualités et de défauts, c’est-à-dire d’éléments concrets, quantifiables et plus ou moins objectifs alors que je viens de montrer que le style est par essence quelque chose de subjectif, ce n’est pas par hasard. Mon travail avec cette option sur un manuscrit en tant que correcteur professionnel va être de réfléchir à ce qui est constitutif du style et ce qui relève de la faiblesse. Par exemple, on peut considérer qu’un paragraphe de quatre lignes qui comprend cinq adverbes qui se terminent par -ment est assez « lourd ». Cela peut être une faiblesse si l’auteur ou l’autrice n’a pas réfléchi à la question et que c’est un accident, ou alors partie intégrante du style si c’est pour montrer quelque chose (par exemple le caractère d’un personnage si l’on est dans une réplique). À moi de démêler ce qui est volontaire de ce qui ne l’est pas, et de trouver le moyen d’aider à améliorer ce qui peut l’être !

 


A. Ce que je vérifie
Je m’imprègne donc du texte et je repère ce qui est voulu et ce qui est accidentel en me basant sur des éléments vérifiables, parmi lesquels (mais pas exclusivement) :


– Les répétitions. Est-ce que ce mot répété cinq fois en trois lignes montre un manque de variété du vocabulaire ou à l’inverse sert la narration d’une façon ou d’une autre ? Est-ce que c’est choquant à la lecture, ou gênant, ou au contraire est-ce que ça sonne bien ?
Les verbes ternes. Ce sont les verbes que l’on utilise automatiquement, sans y penser, alors qu’un verbe moins courant, plus riche et précis serait plus adapté. Là encore, s’ils ne sont pas réfléchis pour montrer quelque chose ou pour une question de rythme, ils peuvent constituer une faiblesse d’écriture. Je pense aux verbes avoir, faire, aller, mettre
– Dans la même lignée, on retrouve le vocabulaire peu précis. Cela arrive quand l’auteur ou l’autrice ne connaît pas forcément en profondeur un domaine sur lequel il ou elle écrit, et c’est parfaitement normal. Par exemple, parler du « Klaxon » d’un bateau alors qu’il serait peut-être plus pertinent d’écrire « corne de brume ». À l’inverse, vous pouvez constater par exemple chez Jaworski (Janua Vera ; Gagner la guerre, etc.) à quel point le vocabulaire est riche et précis et comment cela profite au texte et rend crédible un univers pourtant de fiction.
– Les lourdeurs. J’ai déjà cité l’emploi abusif d’adverbes qui viennent alourdir un texte, mais on retrouve dans cette catégorie la syntaxe, avec des phrases qui peuvent être laborieuses. Comme toujours, la question est de savoir si cela est volontaire et constitutif de ce qui est raconté ou pas : je travaille alors sur la fluidité du texte. J’ajoute aussi les tournures impersonnelles ou passives, dont je questionne la pertinence et la fréquence (les « il s’agit », « il faut », « il a été décidé », etc.) ou encore les connecteurs logiques trop scolaires pour des textes littéraires (« en effet », « par conséquent », etc.).

 

 

B. Une démarche de proposition et collaborative
J’attache une grande importance au respect du texte que je corrige, c’est pourquoi je n’applique bien évidemment pas directement au document les modifications que je pense pertinentes pour améliorer les points cités plus haut. Je propose des reformulations par le biais de suggestions que j’écris en marge du document avec l’outil de commentaires de Word. C’est ensuite l’auteur ou l’autrice qui décide d’intégrer ou non les propositions d’amélioration du style à son manuscrit au cas par cas, ce qui permet de garder la main tout en entrant dans une démarche d’échanges constructifs. Même des recommandations qui ne sont pas retenues au final peuvent enrichir un texte grâce à la réflexion qu’elles ont engendrée !


Concrètement, l’auteur ou l’autrice reçoit le manuscrit avec mes corrections, et les mots ou phrases que je suggère de revoir apparaissent surlignés avec un commentaire qui explique pourquoi et comment je propose de retravailler le passage. Ce n’est pas une réécriture, donc il ne s’agit pas de reprendre chaque phrase et de les reformuler, mais plutôt de se concentrer sur des points précis, en fonction du style de chacun. C’est donc une prestation très personnalisée que je tente d’adapter aux différents besoins, et qui par essence reste aussi subjective : mes recommandations reflètent mes propres expériences.

 

 

C. Trois exemples
– Premier exemple avec une phrase qui présente une faiblesse ponctuelle :

 

« Par cette nuit de pleine lune, elle file au gré du vent qui siffle à ses oreilles. Perdue dans ses pensées, les cheveux au vent, elle progresse. »


Dans ce cas, je surligne « au vent » (une répétition qui me paraît involontaire) et je formule un commentaire qui ressemble à cela :

 

« Répétition. Suggestion : “… les cheveux virevoltant dans son sillage, elle progresse.” »

 

Ainsi, l’auteur ou l’autrice pour décider d’intégrer ma proposition ou non. Vous seriez surpris de voir à quel point on a tous et toutes tendance à créer des répétitions dans nos textes, même aboutis, et c’est valable aussi pour les écrivains confirmés !

 

 

– Voici une autre phrase avec une faiblesse ponctuelle :


« La créature se terrait. Il faisait froid et elle avait faim, mais ne perdait pas espoir. Bientôt, elle trouverait de quoi subsister. »


Avec cet exemple, je surligne « Il faisait froid et elle avait faim » (la tournure est impersonnelle et les verbes employés sont ternes et gagneraient selon moi à être enrichis). J’écris donc le commentaire suivant :

 

« Impersonnel et terne. Suggestion : “La créature se terrait. Elle ne perdait pas espoir malgré la faim et le froid qui la tenaillaient…” »


Ici, j’ai reformulé pour enrichir le vocabulaire et la tournure, tout en respectant la structure choisie à l’origine avec trois phrases plutôt brèves, car ce n’est pas parce qu’on travaille le style qu’on doit le modifier en profondeur. Il s’agit d’aider à améliorer un style personnel existant, et, là encore, l’auteur ou l’autrice garde la main et décide d’intégrer ou non la proposition.

 

 

– Enfin, une phrase au style très pauvre (c’est rare de combiner autant d’éléments pour une même phrase, mais c’est pour illustrer mon propos que j’exagère un peu ici) :


« Il a faim, donc il met son chapeau de cuisinier, va à la cuisine et fait à manger pour combler sa faim. Il marche vers l’homme devant lui. Ce dernier a les cheveux noirs et lui fait un signe de tête. »


Dans ce cas, je propose une reformulation complète si je pense que l’intégralité de la phrase est à revoir, par exemple  :

 

« Lourdeur et terne, à reformuler. Suggestion : “Un gargouillis d’estomac, et le voilà qui enfile sa toque, direction la cuisine pour préparer le dîner. Elle est occupée par un homme aux cheveux noirs, qui lui adresse un signe de tête.” »


Le texte d’origine reste inchangé, mais la proposition apparaît en marge du document et c’est à nouveau l’auteur ou l’autrice qui choisit de modifier sa phrase (ou non).

 

 

Ce qu’il faut retenir avec ces exemples, c’est qu’en tant que correcteur, je mets en évidence les éléments qui peuvent constituer une faiblesse pour aider l’auteur ou l’autrice à travailler sur son texte, et j’accompagne systématiquement mes remarques de suggestions prêtes à l’emploi.

 

 

 

3. À qui s’adresse l’option style ?
Vous vous en doutez, tout le monde ne ressent pas le besoin d’un travail sur le style, pour différentes raisons. Certains ne veulent pas que leur premier jet soit trop éloigné du résultat final, on peut considérer que leur style est celui qu’ils obtiennent dès qu’ils écrivent, qu’il se construit naturellement au fur et à mesure. D’autres ne souhaitent pas que leur texte soit modifié et désirent que leur style reflète leur vision propre, avec ses qualités et ses défauts. Toutes les démarches sont valables et peuvent se justifier si on les réfléchit.


Pour autant, ce travail sur le style est pertinent pour tous et toutes, car il introduit une réflexion et un échange qui seront forcément bénéfiques au texte. Pour les autrices ou auteurs débutants, cela peut aider à mettre le doigt sur des faiblesses ou à s’exercer à réfléchir sur son manuscrit, et les discussions sont un bon moyen de l’enrichir. Pour les personnes plus confirmées (qui ont déjà publié plusieurs fois, par exemple), cela permet de comprendre des tics involontaires à reconsidérer ou de travailler sur un sujet qu’on ne maîtrise pas du bout des doigts, tout en entraînant cette même réflexion vertueuse utile à chaque manuscrit.

 

 

 

4. En résumé
Le style est la manière typique et personnelle que chacun a d’écrire un manuscrit donné, sans lien avec les règles d’orthographe, de grammaire ou de typographie. C’est donc une caractéristique subjective d’un texte, qui dépend de nos sensibilités, de nos préférences et de nos expériences de lecture. Cependant, on peut identifier des éléments quantifiables sur lesquels réfléchir pour enrichir un manuscrit, à travers le traitement des répétitions, des verbes ternes, du vocabulaire pauvre et des lourdeurs, entre autres : déterminer si ces éléments sont employés volontairement et de quelle manière permet alors de créer des propositions personnalisées pour améliorer le texte.

 

Les avantages du travail sur le style réalisé par un correcteur professionnel indépendant

– Cela permet de disposer d’un regard extérieur sur son texte qui s’étend au-delà des simples règles d’orthographe, de grammaire et de typographie.
– Cela entraîne un échange dans une démarche commune d’enrichissement du texte. Les propositions génèrent de la réflexion et mettent le doigt sur des axes d’amélioration.
– Cela permet de disposer de propositions concrètes et utilisables tout de suite  afin d’éliminer efficacement les faiblesses identifiées du texte. Si les propositions que je formule vous conviennent, vous pouvez facilement les intégrer à votre texte.

 

Les inconvénients du travail sur le style réalisé par un correcteur professionnel indépendant

– C’est une option qui prend du temps. Je considère que le travail sur un manuscrit me prendra deux fois plus de temps si je me penche sur le style que si je me concentre sur la seule correction approfondie. Cela demande aussi du temps de passer en revue les nombreux commentaires que je formule et décider de les intégrer ou non.
– Qui dit plus de temps de travail dit une prestation plus coûteuse.
– C’est une prestation qui traite d’éléments subjectifs, propres à la sensibilité de chacun.

 

 

 

5. Combien coûte l’option style ?
Mon tarif de base pour l’option style en complément d’une correction approfondie est de 0,90 € les 1000 signes avec espaces, et peut légèrement varier au cas par cas.


Cela signifie que si votre manuscrit est de 430 000 signes, votre tarif sera de 430*2,4 = 1 032 €.

(Le « 2,4 » est composé de 1,50 € de correction approfondie, mon tarif moyen, et de 0,90 € d’option style.)

 

Dans tous les cas, mes tarifs de correcteur indépendant sont établis après échange avec vous et adaptés à chaque manuscrit. Vous pouvez consulter toutes mes prestations à partir de ce lien, et me contacter depuis cette page.

 

 

 

Référence
Le Robert, en ligne, consulté le 26 septembre 2024 à l’adresse https://dictionnaire.lerobert.com/definition/style

Le blog

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